La Cee’d appartient ainsi à une nouvelle génération de modèles Kia: elle se mesure sans complexe à la Golfet, dans sa spacieuse dérivée break SW alimentée par un diesel économique, elle fait figure d’alternative sérieuse aux favoris de longue date de la catégorie. Sur le plan esthétique, la Cee’d SW s’habille de tons relativement discrets dans une allure rafraîchissante. Elle se montre attrayante et moderne, tout en se gardant d’extravagances excessives. La Cee’d n’a pas pour ambition de galvaniser les foules, mais de plaire. De profil, un élément inhabituel réside dans le montant C en forme de Z, que l’on a toutefois déjà observé dans une forme similaire sur la Peugeot 407SW.

Kia n’a pas non plus commis de faute de goût à l’intérieur. L’espace disponible est irréprochable, de même que la finition. Les surfaces douces élégantes et les camaïeux de couleurs assurent un sentiment de bien-être. La Cee’d SW présente aussi une caractéristique particulièrement géniale : le conducteur n’a pas le genou droit serré contre une large console centrale et, une fois le régulateur de vitesse enclenché, il peut adopter une position détendue, la jambe allongée. Les sièges sont en outre agréablement fermes et procurent un bon maintien latéral du buste. Les adultes sont également installés confortablement à l’arrière.

MP3, naturellement

Sur la console centrale, les boutons de commande du navigateur, de la climatisation et de l’installation audio sont d’une simplicité désarmante. De fait, il n’y a qu’un seul lecteur de CD pour les systèmes de navigation et audio, mais une fiche USB et une connexion Aux (à partir de la finition Active) permettent d’écouter de la musique sur MP3, tout en utilisant le planificateur routier. Les rangements sont suffisants et, qui plus est, la console centrale comprend un porte-gobelet. Les positions du siège et du volant se règlent facilement. Enfin, malgré un champ de vision dans l’ensemble satisfaisant, il est difficile d’estimer l’endroit où se termine le véhicule. Le détecteur d’aide au stationnement en option est donc recommandé pour ce petit transporteur.

Le grand coffre de la Cee’d SW offre précisément ce qu’attendent les acheteurs d’un break : un espace de chargement substantiel. D’une capacité de base de 530 litres, la malle peut être agrandie jusqu’à 1.660 litres - un chiffre honorable pour un engin d’une longueur d’à peine 4,50 mètres. Le chargement du coffre spacieux est en outre aisé, grâce à une large ouverture et un seuil de chargement bas.

Du fil à retordre pour la capacité maximale

Les dossiers de la banquette arrière peuvent également être rabattus aisément. Il est par contre plus pénible d’atteindre la capacité de chargement maximale, qui nécessite d’escamoter en plus la surface d’assise. L’effort est toutefois récompensé par une surface de chargement plane. La Cee’d SW dispose de série de compartiments de rangement dans le plancher de l’espace à bagages, mais le filet à bagages pratique n’est fourni que dans l’équipement haut de gamme. La Cee’d SW ne peut toutefois être enrichie d’autres solutions de rangement intelligentes.

Données techniques

Le 1.6 CRDi de 115 CV s’avère tout aussi énergique qu’agréablement discret. Après une brève phase de préchauffage, le turbo-diesel Common Rail fait preuve d’un silence remarquable dans son fonctionnement. Du reste, il séduit par un naturel dynamique, soutient bien l’accélération et extrait une motricité correcte de son couple de 225 Newton-mètre. La transmission à cinq rapports atteste de démultiplications si longues que quatre rapports suffisent en réalité pour la circulation urbaine. Les 50 km/h peuvent même être respectés à 1000 tours/minute dans le rapport le plus élevé.

Appétit modéré à gourmand

Le moteur garde une consommation raisonnable malgré des performances routières convenables. Dans ses indications, le constructeur met en parallèle avec optimisme, d’une part, un temps au sprint inférieur à 12 secondes et une allure maximale de 190 km/h et, d’autre part, une consommation de 5 litres aux 100 kilomètres. Sur le terrain, le moteur s’est contenté d’à peine davantage pour un trajet dans un style de conduite économique, tandis que l’autre extrémité du tableau de consommation a été atteinte au cours d’une longue étape autoroutière effectuée pied au plancher, pour laquelle le moteur turbo a englouti plus de 11 litres aux 100 kilomètres. Au final, nous avons calculé une moyenne de 7,3 litres, ce qui est normal eu égard aux performances routières, mais pas d’une efficacité rare. Un rapport supplémentaire dans la transmission au maniement agréablement facile pourrait encore alléger quelque peu la consommation.

Agile, mais rigide

Le châssis de la Cee’d, bien dans l’air du temps avec ses jambes de suspension McPherson à l’avant et son essieu arrière à bras multiples, suscite une bonne impression. Les courbes peuvent se négocier à un rythme soutenu et il faut prendre des risques certains pour amener le véhicule à un sous-virage et à la zone de régulation de l’ESP. Cet ajustement tout à fait dynamique se paie néanmoins au prix d’une dureté légèrement excessive. Le breakest sec dans son comportement de roulage et quelque peu sous-amorti, de sorte que son niveau de confort ne peut être jugé satisfaisant que dans certaines conditions. A grande vitesse, la Kia peut en revanche se targuer d’une tenue de route assurée et ferme. La direction légèrement dure donne en outre un bon retour et réagit sans nervosité.

Bien qu’elle soit en tout point largement à la hauteur des Golf et compagnie, la Cee’d SW est sensiblement plus économique que ses rivales allemandes. La motorisation 1.6 CRDi que nous avons mise à l’épreuve, dans la finition de base Active, coûte 21.000 euros.

En bref

Sans doute possible, la Kia Cee’d SW joue bel et bien dans la même catégorie que les breaks compacts luxueux de marque allemande. De surcroît, le constructeur coréen les bat à plates coutures en termes de prix. La Cee’d SW compte en outre parmi ses atouts un équipement de base approprié, un espace généreux et un moteur diesel d’une efficacité suffisante, même s'il n'est pas spécialement économique. Son châssis pourrait être plus sensible, la transmission supporterait bien un sixième rapport et la visibilité laisse à désirer lors du stationnement.