L'ambition ne manque pas chez Renault : la marque française veut être le premier constructeur de masse à proposer un SUV Coupé, un style de carrosserie qui était jusqu'à présent largement réservé aux marques premium. Il suffit de penser aux BMW X4 et X6, aux Mercedes GLC Coupé et GLE Coupé, et aux Audi E-Tron Sportback et Q8. Il est vrai que SsangYong avait quelque chose de similaire dans sa gamme il y a quelques années avec l'Actyon, mais il n'était pas très mémorable. On peut d'ailleurs placer l'Eclipse Cross de Mitsubishi dans la même catégorie.

Russe, coréen ou français ?

Quoi qu'il en soit, ces deux modèles ont disparu de notre marché, de sorte que le segment soit ouvert pour un généraliste comme Renault. Et si l'on considère la popularité de ces SUV Coupés dans le segment haut de gamme, il est presque surprenant qu'il ait fallu attendre si longtemps pour que d'autres marques prennent le train en marche. Cela étant, il faut noter que Renault n'en est pas à son coup d'essai : l'Arkana roule en Russie depuis 2019 et en Corée du Sud aussi mais sous le nom de Samsung XM3.

Certes, l'Arkana russe repose sur une plateforme différente de la plateforme européenne : celle du Dacia Duster et de la précédente Dacia Sandero. L'Arkana coréenne utilise la plateforme CMF-B, que nous connaissons entre autres des Renault Clio et Captur. C'est également cette plateforme qu'utilise l'Arkana européen, qui est d'ailleurs produit dans la même usine que le Samsung XM3. Visuellement, "notre" Arkana est très similaire : une ligne de toit inclinée, la signature lumineuse Renault en forme de C et une bande continue de LED sur le hayon. Avec des jantes de 17 et 18 pouces, les Français optent directement pour les tailles sportives. Et ils soulignent également les ambitions de ce modèle.

Plus spacieux que vous ne le pensez

Mais ne croyez pas que l'Arkana s'est vu attribuer les mêmes dimensions que la Clio et le Captur. Bien au contraire : avec un empattement de 2,72 m, une longueur de 4,57 m et une garde au sol de 20 cm, le SUV Coupé est à tous égards beaucoup plus grand que la citadine et le crossover compacts. On pourrait presque la cataloguer comme une voiture du segment C à part entière. Bonne nouvelle également pour l'habitacle : l'espace à l'arrière est correct, tandis que la garde au toit – habituellement un problème avec les SUV Coupés – est étonnamment bonne. Avec 518 litres d'espace de coffre (492 litres dans le E-Tech), le coffre marque également des points.

Alors que l'Arkana ne reprend pas la banquette coulissante du Captur, c'est une autre histoire pour le tableau de bord. Ainsi, dans les versions les mieux équipées, l'écran central du système d'infodivertissement prend la forme d'une tablette verticale et mesure 9,3 pouces. L'instrumentation de bord numérique mesure quant à elle au maximum 10,2 pouces. Les systèmes d'aide à la conduite de cette nouvelle Arkana sont ceux que l'on peut attendre aujourd'hui sur ce segment, les plus complets étant l'assistant autoroutier (guidage actif sur la voie et régulateur de vitesse adaptatif), la reconnaissance des panneaux et de la fatigue, l'aide au stationnement étendue et bientôt aussi une caméra à 360 degrés.

Hybride léger

La Renault Arkana fait ses débuts sur notre marché avec trois motorisations : deux essence turbo à hybridation légère (1.3 TCe de 140 et 160 ch) et un hybride E-Tech. Ce dernier utilise la configuration série-parallèle que vous connaissez également des versions E-Tech de la Clio et du Captur. Il se compose d'un moteur atmosphérique essence de 1,6 litre et de deux moteurs électriques, ainsi que d'une boîte de vitesses à crabots.

L'E-Tech n'était pas encore disponible lors de notre premier essai, nous avons donc pris le volant du 1.3 TCe de 140 ch. Tout comme la version de 160 ch, il est relié à une boîte de vitesses EDC à double embrayage et à sept rapports qui entraîne les roues avant. D'ailleurs, la boîte manuelle est complètement absente du catalogue de l'Arkana. Cette version de 140 ch et 260 Nm de couple, passera le 0 à 100 km/h en 9,8 secondes et continuera jusqu'à une vitesse de pointe de 205 km/h.

En tant que moteur d'entrée de gamme, ce moulin essence turbo remplit son rôle avec brio. Quand on le presse, la réponse est bonne mais la boîte auto EDC devient alors le maillon faible dû à sa réponse plutôt lente. Cela étant, en mode Sport du système Multi-Sense, l'ensemble est un peu plus enthousiaste. L'équilibre en courbe est étonnament neutre, tandis que le confort général typiquement Français est ici du côté ferme.

Conclusion

Le Renault Arkana a beau reprendre une base du segment B, sa taille le place cependant dans une catégorie supérieure. Et avec un prix de départ de 28 600 euros (29 700 euros en France), on peut en dire autant. Mais là encore, rien que le fait d'apporter un genre à succès du premium et de l'ouvrir au grand public par une marque généraliste devrait susciter de l'intérêt.